Naissance : 27 juin 1917 à Montréal
Décès : 1971
Intronisation : 2019
Discipline : photographie sportive
Catégorie : Bâtisseur
Le 16 avril 1953, Roger Saint-Jean a pris l'une des plus célèbres photographies de l'histoire du hockey. Ce soir-là, les Canadiens de Montréal affrontaient les Bruins de Boston, menant trois matchs à un dans la finale. Le match nécessita une période de prolongation et les supporteurs étaient prêts à célébrer la première coupe Stanley des Canadiens depuis 1946.
Tous les photographes de presse de l’époque sont assis sur le bord de la patinoire équipés d'énormes appareils photos assistés des flashs installés au plafond du Forum de Montréal. Saint-Jean connaît un problème technique avec son flash au même moment où Elmer Lach, après avoir reçu une passe de Maurice Richard, enfila le but victorieux. Tous les photographes de presse ont pris le but de Lach en photo, à l'exception de Saint-Jean qui manqua cette photo. Mais le destin fait en sorte qu'il est le seul photographe avec un flash chargé, c’est alors qu’il aperçoit Maurice Richard dans le coin de la patinoire, et par instinct il se met à suivre le Rocket avec sa caméra... Et voilà, ce dernier saute au bras d’Elmer Lach, leurs bâtons formant un « V », pour le V de la victoire, et le capitaine des Bruins, Milt Schmidt assis sur la glace encore tout étourdi regarde impuissant, ses deux rivaux. Il immortalisa ce moment historique qui saisit parfaitement l'émotion brute de la victoire et de la défaite. Cette photo fait le tour du monde.
Pionnier de la photographie, Roger Saint-Jean est né le 27 juin 1917. Il a mis son talent et sa passion au service du journal La Presse de 1947 à 1971. Passionné de sport, Roger a vite hérité de la couverture de la plupart des événements sports à La Presse. Homme jovial et sympathique, il s'est rapidement lié d'amitié avec des nombreux athlètes, notamment Maurice Richard et Jean Béliveau.
À cette époque, l'art de la photographie sportive reposait sur l'anticipation et Saint-Jean était passé maître pour deviner le moment à immortaliser que ce soit un but ou un arrêt clé.
Les photographes œuvraient dans des conditions différentes. Installés sur le bord de la bande, entre la ligne bleue et la lignes des buts, ils n'étaient aucunement protégés par une baie vitrée ou un grillage. Ils devaient faire preuve de vigilance pour éviter les rondelles perdues ou les coups de bâton.
Pour ses clichés d'exception, Roger Saint-Jean a reçu plusieurs honneurs. À quatre reprise il est récipiendaire du prix de la Presse Canadienne. Le prix de la meilleure photo de la Ligue nationale de hockey lui est remis à trois occasions et également trois occasions il est honoré par ses collègues avec le prix de l'association des photographes du Canada. En 1948 et en 1953, il se voit décerner le grand prix des journaux canadiens. En 1955, c’est le conseil des gouverneurs de la presse canadienne qui lui a remis le prix du journalisme Spot News Reporting / Nouvelle d’actualité. Et à l'extérieur du pays, deux de ses photos furent primées à La Haye aux Pays-Bas.