Naissance : 12 septembre 1950 à Montréal
Décès : 27 avril 2016
Intronisation : 2019
Discipline : journalisme
Catégorie : Bâtisseur
Alors que la scène médiatique sportive était presque uniquement l'apanage des hommes dans les années 70, Liliane Lacroix a été l'une des premières femmes à œuvrer comme journaliste sportive dans un grand média francophone. Appréciée et très respectée, elle s'est démarquée par sa démarche journalistique davantage tournée vers l’histoire humaine que sur les résultats eux-mêmes, une approche novatrice à cette époque.
Étudiante au Baccalauréat en sciences pures à l’Université McGill, Liliane s'est trouvé un emploi d’été aux petites annonces du quotidien La Presse en 1970. Confrontée, ce même été, aux coûts liés à la vie hors de la résidence familiale, elle a pris une année sabbatique pour faire des économies. Cette simple pause deviendra le début d'une longue carrière en journalisme.
Étant en mesure d’écrire rapidement à la machine, mais surtout, sans fautes, elle obtint rapidement un poste de secrétaire au pupitre, pour ensuite passer comme secrétaire aux Sports et finalement rédactrice-adaptatrice. Une période de liberté régnant alors dans la salle de rédaction de La Presse, quelqu’un suggéra, lors d’une réunion, que la section Sports ait une femme journaliste. Cette femme, ce fût Liliane, qui décrivit le début de sa carrière dans la section sportive comme un heureux hasard.
À ses débuts, elle ne pouvait accéder ni à la galerie de presse ni au salon réservé aux journalistes quand elle se trouvait au Forum de Montréal. Ses patrons à La Presse avaient alors menacé les Canadiens de ne pas couvrir le match si la jeune femme n’y était pas admise. On changea alors les règlements. Au baseball, c’est l’Association des chroniqueurs sportifs de baseball d’Amérique qui contrôlait les accès à la galerie de presse. Aidée de Pierre Ladouceur, alors président de cette Association, elle va faire modifier le règlement, ce qui a permis à toutes les femmes en Amérique du Nord d’y avoir accès.
N’ayant pas toujours accès aux vestiaires des joueurs, Lacroix devait conduire ses entrevues dans une salle adjacente et elle voyait cela comme une opportunité d’obtenir des entrevues individuelles. Le fait d'être une femme lui permettait aussi de poser certaines questions que les hommes n’osaient sans doute pas demander.
Elle a couvert l’athlétisme, le hockey, le baseball ou le sport amateur. Mais ce sont surtout ses reportages sur la boxe qui ont marqué sa carrière. Elle était connaissait très bien la boxe, une discipline qui la passionnait. Elle se plaisait à couvrir autant les combats des Gants dorés à Montréal que le deuxième duel entre Roberto Duran et Sugar Ray Leonard à La Nouvelle-Orléans en 1980.
Elle a prêté sa plume aux pages sportives de La Presse de 1971 à 1985 et fut à l'emploi de ce quotidien jusqu’à sa retraite 2009.