Naissance : 12 février 1932 à Montréal Décès : 28 juillet 2017 Intronisation : 2018 Discipline : hockey Catégorie : Bâtisseur
Maurice Filion est certainement l’une des figures marquantes du hockey au Québec. Il fut un acteur de première importance dans l’intense rivalité Nordiques-Canadiens qui a souvent déchiré le Québec.
Décédé à l’âge de 85 ans, en 2017, il a fait le tour du jardin sportif québécois. Il a été de la première heure des Nordiques, dans l’Association Mondiale. D’abord embauché comme recruteur de l’équipe, il en est aussi devenu l’entraîneur et le directeur général, tout cela en l’espace de deux ans.
Le hasard a voulu qu’il gravisse les échelons à la vitesse grand V quand on lui a demandé de succéder à l’entraîneur Maurice Richard qui a abdiqué après les deux premières parties de l’équipe dans l’Association mondiale. La suite des choses lui a permis de devenir l’homme de hockey le plus marquant dans l’histoire des Nordiques et, par la même occasion, de devenir le tout premier directeur général québécois francophone de la Ligue nationale.
Autoritaire, d’une grande fermeté dans ses décisions, il était reconnu pour son impartialité. Personne n’avait droit à des partis-pris de sa part, ce qui a donné lieu à des frictions avec ses joueurs è ses débuts. Il a tenu bon dans la controverse de sorte que sa rigueur personnelle, sa discipline et son travail solidement structuré lui ont permis de connaître une florissante carrière de 14 saisons dans son statut de directeur général.
Maurice Filion n’est pas sorti de nulle part pour en arriver là. Natif de Montréal, il a d’abord été l’entraîneur des Métros junior B de Montréal. Il a été le premier entraîneur du Montréal Olympique avant d’occuper le même poste avec les Rangers de Drummondville.
Toutes ces expériences l’ont mené chez les Remparts de Québec en 1969. Durant ses trois saisons avec les Remparts, son équipe a remporté deux championnats de calendrier régulier et une coupe Memorial en 1971 avec Guy Lafleur comme chef de file.
Pas étonnant qu’on ait pensé à lui au moment de la naissance des Nordiques. Son flair pour détecter le talent était déjà connu. Il était à la tête des Nordiques quand cette formation a quitté l’AMH pour accéder à la Ligue nationale. Dès lors, il s’est appliqué à bâtir l’équipe en insistant majoritairement sur l’embauche de joueurs francophones afin de pouvoir tenir tête au Canadien dans l’espace territorial du Québec. Il y a tellement mis d’application qu’il a même obligé son grand rival de Montréal à s’ajuster à cette stratégie.
Après avoir quitté les Nordiques, il est resté très actif dans le rôle de vice-président d’une équipe naissante de football, le Rouge et Or de l’Université Laval, avant d’accepter le rôle ingrat de préfet de discipline dans la Ligue junior majeur du Québec.
Un trophée portant son nom est remis annuellement au directeur général par excellence dans le circuit junior québécois.
Un homme d’une grande droiture, monsieur Filion a contribué à écrire une page importante dans l’histoire sportive du Québec, ce qui lui vaut aujourd’hui d’entrer au Panthéon des sports de sa province.