Naissance : 4 février 1961 à Pointe-Gatineau Intronisation : 2018 Discipline : hockey Catégorie : Athlète
La carrière de Denis Savard a marqué l’imaginaire des amateurs de hockey du Québec. Spectaculaire, rapide, excellent fabricant de jeux et bon marqueur, ses admirateurs n’avaient pas de mal à l’imaginer dans le chandail du Canadien durant ses productives saisons juniors au cours desquelles il a récolté 455 points en trois ans.
Avec le Junior de Montréal, une formation également identifiée comme le petit Canadien de l’époque, il endossait déjà fièrement le chandail tricolore. Dans les circonstances, on ne voyait pas comment il pouvait échapper au Canadien qui détenait le tout premier choix de la séance de repêchage, en 1980. Après avoir soulevé les foules en patinant dans la cour arrière du Forum, son destin semblait déjà tracé. Il serait la prochaine grande vedette francophone du Canadien.
Le 11 juin 1980, le repêchage de la Ligue nationale s’est tenu dans l’historique Forum de Montréal. Les parents de Savard, ses amis et quelques milliers de fans ont pris place dans les gradins dans l’espoir d’entendre le directeur général de l’époque, Irving Grundman, prononcer son nom. Le public s’apprêtait à bondir de son siège quand Grundman a jeté une douche froide dans le Forum en réclamant un centre format géant de la Saskatchewan, Doug Wickenheiser.
Comme le veut la coutume, Savard s’était entretenu avec quelques organisations avant le repêchage. Pour sa part, le Canadien n’avait pas cru bon de lui parler, sans doute parce que ses recruteurs l’avaient déjà vu évoluer très souvent à quelques pas du Forum, à Verdun.
Trente-huit ans plus tard, on regrette encore que la direction du Canadien ait levé le nez sur lui. Wickenheiser n’a exercé aucun impact sur les performances du Canadien durant les quatre saisons qu’il a passées à Montréal tandis que l’intronisé de ce soir a connu une carrière fulgurante avec les Blackhawks de Chicago. Son parcours de 17 saisons dans la Ligue nationale a aussi été marqué d’arrêts à Montréal et à Tampa.
Le hasard a voulu qu’il inscrive le tout premier but de sa carrière à sa toute première visite au Forum en déjouant habilement un colosse, Larry Robinson, pour se présenter devant le gardien Denis Herron et le battre avec facilité. Et comme pour tourner le fer dans la plaie de l’équipe qui l’avait boudé, c’est avec le Tricolore qu’il est venu remporter son unique coupe Stanley, en plein Forum, 13 ans plus tard.
Les Blackhawks se produisaient devant 6 000 spectateurs quand Savard s’est présenté à Chicago en 1980. Trois ans plus tard, ils étaient plus de 20 000 à s’engouffrer dans le Chicago Stadium, soir après soir, pour assister au spectacle offert par cette bombe sur patins.
Dans une formation vieillissante à Chicago, il est vite devenu le joueur le plus électrisant, l’un des plus spectaculaires de la ligue, malgré sa petite taille. Un petit gabarit qui ne l’a pas empêché de connaître sept saisons de 30 buts et plus et cinq campagnes de plus de 100 points.
Malgré son aisance naturelle sur la glace, Savard explique qu’il a disputé chacun de ses matchs dans la Ligue nationale avec une crainte de décevoir qui ne l’a jamais quittée. « J’ai toujours joué avec l’intention bien arrêtée de survivre dans cette ligue de géants. Je craignais souvent de ne pas y arriver », disait-il à l’époque.
Il a fait beaucoup plus que survivre durant sa brillante carrière qui l’a conduit au Panthéon de la renommée du hockey. Il a gagné une coupe Stanley, son chandail a été retiré à Chicago et il a totalisé 1 338 points en près de 1 200 matchs sur les patinoires de la Ligue nationale.
Ce soir, il revient à la maison pour recevoir l’ultime hommage des gens de son patelin, une intronisation au Panthéon des sports du Québec.