Biographie de: LUCAS, Éric

Naissance : 29 mai 1971 à Montréal, Québec
Intronisation : 2012
Discipline : Boxe
Catégorie : Athlète


On mesure la valeur réelle d’un champion par son éthique de travail, son courage, sa détermination, son abnégation face aux vicissitudes de la vie, sa générosité et les obstacles et blessures morales et physiques qu’il a brillamment eu à surmonter pour accéder à la plus haute marche du podium de l’excellence.

L’ancien champion des poids super-moyens du Conseil mondial de la boxe (WBC), Éric Lucas, auquel on attribue également le mérite d’avoir sauvé de la faillite le groupe InterBox redevenu florissant, est empreint de fierté et de reconnaissance à l’égard de ceux qui l’ont propulsé dans le magnifique univers du Panthéon des sports du Québec.

« On ne pense vraiment jamais qu’un si bel hommage puisse un jour vous être rendu. Me retrouver ainsi parmi les plus grands athlètes amateurs et professionnels et bâtisseurs qui ont marqué ma discipline et l’histoire sportive du Québec me comble de joie. Je suis flatté qu’un tel honneur rejaillisse aussi sur mon épouse, Marie-Claude, et nos filles Alyssa et Mélodie qui en conserveront certes un souvenir impérissable. »

Ce boxeur gentilhomme, passionné pour son sport et sa famille, a aussi remporté la couronne des mi-lourds et des super moyens de la Conférence continentale des Amériques.

Il a mis les gants la première fois à 11 ans. Sa feuille de route chez les amateurs indique 65 victoires et 19 défaites, gagnant chemin faisant les Gants dorés et un championnat canadien.

« Je rêvais d’une participation aux Jeux olympiques de 1992 à Barcelone, mais un revers en finale des championnats canadiens, à Vancouver un an plus tôt, hâta ma rentrée chez les professionnels. Mon entraîneur Yvon Michel trouvait que j’avais davantage le style et le profil du boxeur professionnel… et il ne s’était pas trompé. Je lui dois, ainsi qu’à Stéphane Larouche, une très large part de mes succès. »

Réputé aussi pour son endurance, l’excellence de sa défensive et sa facilité à encaisser des coups, Éric Lucas n’était pas ce qu’on peut appeler un dur cogneur. Il revendique cependant 15 victoires par knockout à sa reluisante fiche professionnelle de 39-8-3, dont 19 victoires d’affilée en début de carrière.

Cinq ans avant de devenir champion mondial, il était confronté à deux puissances mondiales, le Français Fabrice Tiozzo et l’invincible Américain Roy Jones Jr, totalisant à eux seuls 59 mises hors de combat. « Ma rencontre avec Jones a été déterminante et m’a servi de tremplin. J’ai perdu cet affrontement par mise hors de combat technique, le médecin me refusant accès au 12e et dernier assaut, en raison d’une vilaine coupure. »

Éric Lucas remporta son premier titre mondial, le 10 juillet 2001, en disposant de Glenn Cathley devant une foule en délire à Montréal, titre qu’il conserva jusqu’au 5 avril 2003. Ce soir-là en Allemagne, il visait une quatrième défense victorieuse en deux ans, face à l’aspirant mondial, l’Allemand Markus Beyer.

« J’avais pourtant bel et bien remporté ce combat qui s’est soldé par une défaite amère dans la controverse. N’ayant le contrôle que sur mon rendement dans le ring et non dans la décision des juges, j’ai été outrageusement dépouillé de mon titre par décision partagée. Ce fut terriblement dur sur le moral, mais j’ai eu la force de m’en sortir », relate celui qui compte 8 combats de championnats du monde, dont 4 éclatantes victoires.

- Marcel Gaudette