Biographie de: POLLOCK, Sam

Naissance : 15 décembre 1925 à Montréal, Québec
Décès : 15 août 2007
Intronisation : 2003
Discipline : Hockey
Catégorie : Bâtisseur


Sam Pollock a hérité d'un surnom unique dans le sport professionnel. On a dit de lui qu'il était le « Godfather » du hockey. C'était un compliment ultime, une façon de reconnaître sa supériorité indéniable sur ses pairs.

Les équipes bâties par Pollock ont engrangé neuf coupes Stanley en 14 ans. L'ex-directeur général des Canadiens s'est remarquablement distingué par son flair, par son sens de l'anticipation et par son habilité à prévoir l'avenir avant les autres. Il était constamment en avant de son temps. En fait, on devrait lui reconnaître dix coupes en 15 ans puisque les Canadiens, l'année de son départ pour le monde des affaires, a gagné une quatrième coupe Stanley de suite en 1979 avec des joueurs qui étaient les siens.

Pollock entre au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec dans la peau d'un bâtisseur exceptionnel. Grâce à lui, l'organisation jouissant de la plus grande tradition dans l'histoire du hockey a pu maintenir de hauts standards de qualité.

À l'époque, on disait que la meilleure façon pour les équipes de la Ligue nationale d'atteindre la parité était de prêter les services de Pollock à chacune des organisations durant une saison.

Il a été innovateur, un chef de file, celui qui décidait absolument de tout dans l'organisation. Il a été habile, astucieux, intelligent. Un architecte extrêmement rusé. Il a passé toute sa carrière à troquer du talent en retour de choix au repêchage. C'était sa force. Comme il se trompait rarement à l'heure de la sélection finale, les choix qu'il mettait en banque étaient sa façon bien personnelle d'assurer une continuité dans l'excellence.

Son plus beau fleuron au repêchage? Guy Lafleur, bien sûr.

Bien avant que Lafleur n'atteigne sa pleine maturité dans les rangs juniors, Pollock a ébauché un plan presque diabolique pour s'assurer d'en faire un grand Canadien à son tour. Mais encore fallait-il qu'il sache, un an avant tout le monde, que les Golden Seals de la Californie termineraient bons derniers au classement un an plus tard. Comme prévu, le choix des Seals a été le premier de la ligue en 1971. Comme prévu, Lafleur a pu devenir le successeur de Béliveau.

Bravo Sam Pollock pour toutes ces coupes Stanley. Merci de nous avoir donné le « Démon blond ».

Pollock a l'habitude de ces grands hommages. Membre de l'Ordre du Canada et de l'Ordre du Québec, membre du Panthéon de la renommée du hockey et du Temple de la renommée des sports du Canada, il a été élu Grand Montréalais en 1978.

Le Panthéon des sports du Québec est honoré aujourd'hui d'en faire l'un des siens.

Bertrand Raymond
Journal de Montréal