Naissance : 8 octobre 1914 à Verdun, Québec Décès : 12 juillet 1971 à Laval, Québec Intronisation : 1992 Discipline : Lutte Catégorie : Athlète
Il était à la lutte des années 1940 ce que Maurice Richard était au hockey, partageant avec le « Rocket » le titre d'athlète le plus populaire au Canada français! Des milliers de fans ont pleuré le départ d'Yvon Robert survenu à 56 ans, le 12 juillet 1971.
À l'âge de 17 ans, Yvon Robert se présente à l'école Émile Maupas, centre de conditionnement physique très réputé de l'époque, pour ses programmes d'entraînement. Dans le milieu, on estime qu'il vient alors de prendre la décision de sa vie. Le 16 juillet 1936, il remporte son premier combat de championnat au Forum de Montréal contre Don O'Mahony. En 1937, la revue The Ring, le classe 12e meilleur lutteur au monde.
Yvon Robert a fait une impressionnante carrière de 26 années en lutte tant au Québec qu'aux États-Unis et même en Europe. Champion du monde à 12 reprises, il a affronté les plus grands de l'époque tels, Lou Thesz, Wladek « Killer » Kowalski, Henri Deglane, Pat O'Connor, Buddy Rogers, Primo Carnera, Bobby Managoff et beaucoup d'autres. Il détient également le record pour le plus long combat de lutte qui s'est terminé à 1 heure 20 contre Earl McReady.
Sa carrière s'est échelonnée de 1932 à 1958. Il a attiré sa première grande foule dès 1933 à l'aréna Mont-Royal de Montréal alors que plus de 8 000 spectateurs avaient envahi tous les recoins de l'amphithéâtre. C'est d'ailleurs à cet endroit qu'il a fait ses débuts en lutte en compagnie de Robert Langevin et Léon Lefevre pour le promoteur Lucien Riopel.
Yvon Robert a disputé plus de 5000 combats un peu partout dans le monde. Très populaire, il a été le premier lutteur professionnel à attirer des milliers de personnes, tant au Forum de Montréal qu'au Colisée de Québec. À l'époque, on disait de lui qu'il était l'as des spectacles à guichets fermés. Il n'était pas rare de voir des policiers intervenir pour contrôler les foules massées dans les amphithéâtres et aux coins des rues.
Yvon Robert était dans une forme physique impeccable puisqu'il luttait de trois à cinq fois par semaine. Il a accédé aux plus grands honneurs de sa discipline, mais non sans difficultés subissant entre 150 et 200 fractures de toutes sortes tout au long de sa carrière.
En 1958, il met un terme à la compétition, victime d'une première crise cardiaque. Huit autres en moins de 10 ans auront le dernier mot sur cet homme acharné.
Homme sensible, doté d'une conscience sociale développée, Yvon Robert offrait son nom et ses services gratuitement à toutes les œuvres de charité qui lui en faisaient la demande. Il a d'ailleurs arbitré plusieurs combats de lutte après sa retraite et aidé de nombreux lutteurs à démarrer leur carrière en lutte professionnelle.
Sans illusion sur le milieu de la lutte professionnelle, sachant qu'elle n'était pas libre de certaines influences, Yvon Robert a été toutefois le plus grand athlète de l'histoire de la lutte au Canada et l'un des plus grands représentants du Canada en compétitions à l'étranger.