Naissance : 14 janvier 1935 à Montréal, Québec Intronisation : 1974 Discipline : Ski alpin Catégorie : Athlète
Dès l'âge de deux ans, Lucile Wheeler-Vaughan amorce son apprentissage en ski alpin sur les pentes de la station Grey Rocks, au Mont-Tremblant. Cette station, une des premières dans la région laurentienne, est la propriété de la famille.
L'Autrichien Herman Gadner, l'entraîneur de la station, voit dans la fillette le potentiel d'une championne en puissance. En 1945, elle prend part à une compétition de descente au Mont-Tremblant où elle se classe septième parmi les 21 meilleures skieuses canadiennes. Deux ans plus tard, elle remporte avec brio le championnat junior national.
Afin de permettre l'éclosion de ce formidable talent, les parents de la jeune Lucile l'envoient passer cinq hivers consécutifs en Autriche où elle bénéficie des conseils du maître Pepi Salvenmoser. Les efforts déployés par la skieuse rapportent, puisqu'elle prend part aux Jeux olympiques d'Oslo en 1952 et aux Jeux de Cortina d'Ampezzo en 1956. Elle revient d'Italie avec une médaille de bronze en descente, remportant la première médaille olympique du Canada en ski alpin. Par le fait même, Lucile devenait la première athlète d'Amérique du Nord à monter sur le podium olympique en descente.
Elle poursuit son ascension l'année suivante en signant quelques victoires sur le circuit de la Fédération internationale de ski. En février 1958, à Bad Gastein, en Autriche, elle permet au ski canadien de prendre son essor en remportant le championnat du monde en descente et en slalom géant, tout en ajoutant une médaille d'argent au combiné. Ce faisant, elle devient la première Nord-américaine à réaliser un tel exploit devenir champion du monde.
Lucile Wheeler-Vaughn voue une très grande admiration à tous ses entraîneurs. « Mon premier entraîneur fut Herman Gadner, directeur de l'école de ski à Gray Rocks. Il a été tué dans une avalanche dans l'Ouest au printemps de 1945. Par la suite, ce fut John Fripp, directeur de l'école de ski au Mont-Tremblant, puis Ernie McCulloch, Franz Gabl, lors des Jeux olympiques en 1952 et finalement Pepi Salvenmoser. Mes premiers entraîneurs m'ont appris la technique de ski, mais c’est Salvenmoser qui m'a enseigné l’art de remporter des courses et m’a aidé à bâtir la confiance nécessaire pour devenir une championne. D’ailleurs c’est lui qui était à mes côtés aux Jeux olympiques de 1956 et aux championnats du monde de 1954 et 1958. »
Sa réussite est telle qu'elle mérite dès la fin de l'année le trophée Lou-Marsh, décerné au meilleur athlète canadien. On lui remet également le trophée Bobbie-Rosenfeld pour la meilleure athlète canadienne et elle est nommée au Temple de la renommée olympique du Canada et au Temple de la renommée des sports du Canada.
À l’époque où elle s’imposait sur les pistes de ski à l’étranger, il n’y avait aucune équipe nationale. Pendant les cinq hivers passés en solitaire en Europe, à s’entraîner et à prendre part à des compétitions internationales, Lucile voit la nécessité de mettre sur pied une véritable équipe nationale et lors de l’année de sa retraite, en 1959, une première équipe canadienne a été formée à la suite de fortes recommandations promulguées par la championne.
Après sa carrière, elle se consacre à l'enseignement du ski. Au cours des années 1960, elle épouse Kaye Vaughan, un joueur de la Ligue canadienne de football. Après un séjour de quelques années à Ottawa, le couple s'installe à Knowlton, une petite localité située en Estrie où elle a fondé un programme de ski dans les écoles primaires, tout en effectuant un travail de relation publique pour la station de ski Gray Rocks. Elle a aussi travaillé pour Pedigree Ski Wear et pour Raymond Lanctot, un distributeur d'équipement de sport.
En 1976, elle est intronisée au U.S. National Ski Hall of Fame et elle est nommée membre de l'Ordre du Canada. Quelques années plus tard, elle fut intronisée au Temple de la renommée du Musée du ski des Laurentides (1982), au Temple de la renommée du ski canadien (1982) et au White Mountain School Hall of Fame, situé dans le New Hampshire. Toutes ces distinctions honorifiques rappellent que ses exploits ont grandement contribué à populariser la pratique du ski et ont inspiré toute une génération d'athlètes.