Naissance : 21 avril 1960 à Péribonka, Québec Intronisation : 2005 Discipline : Hockey Catégorie : Athlète
Il en a coulé de l'eau sous les ponts depuis le jour où Michel Goulet a quitté son village de Péribonka pour tenter sa chance avec les Remparts de Québec.
« Je n'oublierai jamais mes deux saisons avec les Remparts, dit l'ancien ailier gauche. L’entraîneur Ron Racette était un homme franc et direct. Il tentait de faire des hommes avec ses jeunes joueurs. Je garde de lui un excellent souvenir ».
En 1977-1978, Goulet a commencé à démontrer de quel bois il se chauffait et il a inscrit 73 buts en 72 parties avec la complicité du joueur de centre Denis Hallé. Même s'il n'avait que 18 ans, il a alors accepté de vivre l'aventure de l'Association mondiale de hockey avec les Bulls de Birmingham. « À la même époque, Wayne Gretzky a été embauché par les Racers d'Indianapolis et Mark Messier par les Stingers de Cincinnati, rappelle-t-il. À Birmingham, je faisais équipe avec d'autres jeunes joueurs comme Gaston Gingras, Rob Ramage et Craig Hartsburg. Il y avait aussi Paul Henderson, ex-héros de la Série du siècle. J'ai marqué 28 buts (un sommet chez les Bulls) et je me suis acclimaté à la vie de joueur de hockey professionnel. Ce fut-là une très belle expérience même si elle n'a duré qu'un an ».
Avant la saison 1979-1980, la Ligue Nationale a fusionné avec l'AMH, acceptant quatre nouvelles équipes dans ses rangs: Hartford, Québec, Edmonton et Winnipeg. Éligible au repêchage, Goulet a été réclamé au 20° rang par les Nordiques de Québec qui voyaient en lui un « buteur » susceptible d'attirer les foules au vieux Colisée. Les années qui ont suivi ont donné raison au directeur général Maurice Filion. Jumelé au belliqueux Dale Hunter, Goulet n'a pas tardé à devenir un joueur étoile.
Après trois années pour se faire la main, Goulet a fait voir son grand talent avec quatre saisons consécutives de 50 buts et plus. Il a ensuite connu une légère baisse de régime avec des campagnes de 49 et 48 buts. Cela signifie qu'avec juste un peu plus de veine, il aurait imité Guy Lafleur, auteur de six saisons consécutives de 50 buts dans le chandail des Canadiens durant les années 1970.
Goulet a vécu de très beaux moments dans la Vieille Capitale entre 1979 et 1990. Il n'a pas gagné la coupe Stanley, mais il a aidé deux fois son équipe à vaincre les Canadiens dans les séries éliminatoire (1982 et 1985). Il a aussi vécu les guerres de tranchées et le triste épisode du Vendredi saint. « On ne verra jamais plus une rivalité comme celle qui existait entre Montréal et Québec, dit-il. Il y avait autant d'intensité dans un match de la saison que durant les séries éliminatoires. Parfois, ça dépassait les bornes, mais ce n'est pas l'ambiance qui faisait défaut ».
Goulet a terminé sa carrière avec les Blackhawks de Chicago après avoir été échangé en retour de trois joueurs (Mario Doyon, Everett Sanipass et Daniel Vincelette). « Ils m'ont cédé aux Blackhawks pour une chanson. C'est la loi du sport. Ils voulaient rajeunir leur équipe. Ce fut pour moi une grande déception parce que j'aurais aimé passer toute ma carrière avec la même formation. Heureusement, j'ai pu aider Chicago à atteindre la finale de la coupe Stanley en 1992 ».
L'étincelante carrière de Goulet a pris fin très brusquement lors d'un accident survenu au Forum de Montréal, le 16 mars 1994. Il a été victime d'une commotion cérébrale en donnant violemment contre la rampe, il a quitté la patinoire sur une civière. C'était la fin d'une belle aventure. Quand il fouille dans ses souvenirs, « Gou » pense aussi à ses deux participations au tournoi de la coupe Canada. « Mes plus grands moments dans le hockey, dit-il. En 1984, j'ai eu la chance de jouer avec Wayne Gretzky et Rick Middleton. Trois ans plus tard, j'ai eu un rôle plus effacé, mais j'ai quand même aidé l'équipe à disposer des Russes dans des matchs très enlevant. On parlait peu de la trappe à cette époque! »