Pierre Charbonneau était de toutes les corvées, de tous les mandats, de toutes les premières. Un homme tout d'une pièce, totalement désintéressé, que le Québec utilisait dans toutes les urgences. Il était un ardent, un converti, un passionné du sport.
C'est l'athlétisme qui le gagne d'abord à Saint-Lambert lors des épreuves de présélection en vue des Jeux olympiques de Tokyo. On le voit au fameux Congrès du sport qui allait lancer toute l'infrastructure du sport québécois, à l'exécutif et à la présidence de la Confédération des Sports du Québec (CSQ) et évidemment, à la présidence de la Fédération d'Athlétisme du Québec. Nous les retrouverons finalement au Comité organisateur des Jeux de Montréal (COJO).
À une époque tourmentée, il ramène la paix entre la CSQ et les autorités gouvernementales. Il intéresse l'industrie privée au sport québécois, a l'idée de la Fondation de la CSQ, établit un pont entre l'athlétisme français et québécois, travaille à instituer la formule de directeur technique. Personne ne s'étonne ensuite de le retrouver aux côtés de Jean Drapeau quand vient le moment de convertir le monde olympique à la candidature de Montréal.
Officiel mineur, organisateur, promoteur de l'athlétisme, dirigeant du sport québécois, ambassadeur montréalais à l'étranger, il n'y a pas de mission que Pierre Charbonneau n'ait acceptée entre 1965 et 1975 au nom du sport et des hommes.
Malheureusement, il s'éteint à 57 ans sans avoir participé à la grande fête olympique de 1976. Il aurait souri qu'on dise de lui qu'il était l'une des grandes forces du sport québécois.