Naissance : 8 juin 1985 à Montréal Intronisation : 2015 Discipline : plongeon Catégorie : athlète
Le 20 septembre 1998, aux Jeux du Commonwealth de Kuala Lumpur, un plongeur soulève le gagnant à la tour de 10 mètres. Rien d’étonnant qu’un adversaire porte le champion en triomphe… sauf quand le médaillé d’or fait la moitié du poids et de la grandeur. Ça frappe l’imaginaire et cette photo de l’Anglais Tony Ally portant le « minuscule » Alexandre Despatie a fait la une des journaux canadiens et a marqué le point de départ de la relation entre le plongeur de Laval et le public.
Quelques jours plus tard, il rentre sous les projecteurs médiatiques. On découvre alors un athlète prometteur doté d’une personnalité attachante. On comprend qu’il y a un leader qui germe en lui lorsque, du haut de ses 13 ans, il invite candidement les journalistes, qui n’en avaient que pour lui, à poser des questions à ses coéquipiers présents à la conférence de presse marquant le retour des plongeurs canadiens.
Il a conquis le cœur d’un public qui lui restera fidèle. Il impressionne au point où les Restaurants McDonald’s du Canada en font leur ambassadeur au printemps 1999. Jamais auparavant, un athlète n’avait bénéficié d’un soutien aussi important à un aussi jeune âge. Cette relation, une des plus longues entre un athlète canadien et un commanditaire, durera toute sa carrière.
Tout cela avait débuté huit ans plus tôt. En 1990, Alexandre Despatie débute en plongeon; il a cinq ans. Rapidement, il devient évident qu’une nouvelle étoile est née. Sa victoire en 1998 l’amène aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. Cadet de l’équipe canadienne, sa 4e position à la tour de 10 mètres lui confère une place de choix parmi l’élite mondiale.
Aux Jeux d’Athènes en 2004, il devient le premier Canadien médaillé olympique en plongeon en remportant l’argent au tremplin de 3 mètres. Sa carrière culmine l’année suivante alors qu’il rafle l’or aux tremplins de 1 mètre et de 3 mètres, « à la maison », lors des Championnats du monde présentés à Montréal en 2005. Avec sa médaille d’or remporté au 10 mètres des championnats du monde de Barcelone en 2003, Alexandre marque encore l’histoire en étant le premier à être champion du monde dans les trois épreuves individuelles.
De retour aux Jeux olympiques de Beijing en 2008, il en sort avec une autre médaille d’argent au 3 mètres. Celle-ci est toutefois fort différente de celle remportée à Athènes. Sa préparation avait été largement hypothéquée par une fracture au pied qu’il s’était infligée quelques mois plus tôt. Sa force de caractère exceptionnelle lui a permis de traverser une difficile phase de réadaptation suivie d’une période d’entraînement intensive pour rattraper le retard.
Dans les circonstances, cette médaille d’argent est un exploit. Invité à comparer ses deux médailles, Despatie avait mentionné qu’une erreur dans un plongeon lui avait probablement fait perdre l’or en 2004 alors qu’en 2008, il avait gagné l’argent. Le mauvais sort est à nouveau au rendez-vous en 2012. Des problèmes au genou ainsi qu’une grave blessure à la tête subie six semaines avant le début des Jeux olympiques de Londres pourraient l’empêcher de participer à ses quatrièmes Jeux. Armé de sa passion pour son sport et de son esprit compétitif, il monte tout de même sur le tremplin et termine au 11e rang.
En juin 2013, Alexandre Despatie accroche son maillot, laissant un héritage inestimable non seulement pour le plongeon, mais pour le sport au Québec et au Canada. Peu d’athlètes peuvent se vanter d’avoir une telle renommée d’un bout à l’autre du pays.
Jean Gosselin Avec la collaboration avec Plongeon Canada